Victoire Pinocchio : le Crédit Agricole revend ses titres Dongfeng
Les Amis de la Terre se félicitent de la vente des actions de la compagnie chinoise Dongfeng par le Crédit Agricole, qui est nominé aux prix Pinocchio 2009. Dongfeng est impliquée dans la vente de 900 camions militaires à la junte birmane en 2008, et a été à ce titre blacklistée par le fonds de pension du gouvernement norvégien. Le désinvestissement du Crédit Agricole reste toutefois partiel, le Crédit Agricole détenant toujours d’autres titres Dongfeng pour compte propre. Les Amis de la Terre demandent au Crédit Agricole et aux autres banques et assurances françaises de cesser toute activité avec ce type d’entreprise controversée.
Cette victoire est néanmoins partielle car le Crédit Agricole détient toujours des titres Dongfeng, mais cette fois pour compte propre, au travers de sa gestion indicielle. « Le Crédit Agricole doit également se débarrasser de ces actions qu’il détient pour son propre compte s’il veut être cohérent avec la décision qu’il vient de prendre pour ses clients », demande Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre. « Dongfeng est en effet une entreprise qui viole les droits humains les plus élémentaires en soutenant la junte birmane par ses activités et le Crédit Agricole, comme toutes les banques et assurances françaises, ne doit donc à ce titre plus avoir aucune activité liée à cette entreprise ».
Les Prix Pinocchio soulèvent ainsi la question de la responsabilité des grandes banques et assurances françaises soutenant des entreprises controversées. « La mise en ligne de notre site Internet www.secretsbancaires.fr en juin dernier montre bien que les trois principales banques françaises (BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agricole), sont impliquées presque systématiquement dans les activités des entreprises les plus irresponsables de la planète telles que Vedanta Resources ou Freeport McMoran. Les banques et assurances françaises ont une co-responsabilité dans les impacts sociaux et environnementaux provoquées par ces entreprises, et elles doivent en tirer toutes les conséquences pour leurs propres activités : elles doivent cesser de leur octroyer des prêts, vendre leurs titres, et refuser de leur assurer des services financiers ».